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    Magnifiquement interprétée par Nathalie Dessay à la cérémonie d'hommage aux victimes des attentats du 13 novembre, j'ai découvert en direct cette chanson de Barbara qui m'a bouleversée.

    En bas de l'article, la vidéo de Nathalie Dessay, la chanson telle que je l'ai découverte... en pleurant.

     

    Pour qui, comment quand et pourquoi ?
    Contre qui ? Comment ? Contre quoi ?
    C'en est assez de vos violences.
    D'où venez-vous ?
    Où allez-vous ?
    Qui êtes-vous ?
    Qui priez-vous ?
    Je vous prie de faire silence.
    Pour qui, comment, quand et pourquoi ?
    S'il faut absolument qu'on soit
    Contre quelqu'un ou quelque chose,
    Je suis pour le soleil couchant
    En haut des collines désertes.
    Je suis pour les forêts profondes,
    Car un enfant qui pleure,
    Qu'il soit de n'importe où,
    Est un enfant qui pleure,
    Car un enfant qui meurt
    Au bout de vos fusils
    Est un enfant qui meurt.
    Que c'est abominable d'avoir à choisir
    Entre deux innocences !
    Que c'est abominable d'avoir pour ennemis
    Les rires de l'enfance !
    Pour qui, comment, quand et combien ?
    Contre qui ? Comment et combien ?
    À en perdre le goût de vivre,
    Le goût de l'eau, le goût du pain
    Et celui du Perlimpinpin
    Dans le square des Batignolles !
    Mais pour rien, mais pour presque rien,
    Pour être avec vous et c'est bien !
    Et pour une rose entr'ouverte,
    Et pour une respiration,
    Et pour un souffle d'abandon,
    Et pour ce jardin qui frissonne !
    Rien avoir, mais passionnément,
    Ne rien se dire éperdument,
    Mais tout donner avec ivresse

    Et riche de dépossession,
    N'avoir que sa vérité,
    Posséder toutes les richesses,
    Ne pas parler de poésie,
    Ne pas parler de poésie
    En écrasant les fleurs sauvages
    Et faire jouer la transparence
    Au fond d'une cour au murs gris
    Où l'aube n'a jamais sa chance.
    Contre qui, comment, contre quoi ?
    Pour qui, comment, quand et pourquoi ?
    Pour retrouver le goût de vivre,
    Le goût de l'eau, le goût du pain
    Et celui du Perlimpinpin
    Dans le square des Batignolles.
    Contre personne et contre rien,
    Contre personne et contre rien,
    Mais pour toutes les fleurs ouvertes,
    Mais pour une respiration,
    Mais pour un souffle d'abandon
    Et pour ce jardin qui frissonne !
    Et vivre passionnément,
    Et ne se battre seulement
    Qu'avec les feux de la tendresse
    Et, riche de dépossession,
    N'avoir que sa vérité,
    Posséder toutes les richesses,
    Ne plus parler de poésie,
    Ne plus parler de poésie
    Mais laisser vivre les fleurs sauvages
    Et faire jouer la transparence
    Au fond d'une cour aux murs gris
    Où l'aube aurait enfin sa chance,
    Vivre,
    Vivre
    Avec tendresse,
    Vivre
    Et donner
    Avec ivresse !

    1973

     

     

     

    27 novembre 2015 | Espace beauté | Commenter (2)Retour aux articles récents


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    Véritable portrait de Monsieur Ubu, par Alfred Jarry (1896)Les acronymes du titre ne sont que quelques unes des têtes de l'hydre que je découvre peu à peu et tente de combattre pour d'abord découvrir le(s) chemin(s) possible(s) pour moi, et éventuellement le(s) dégager.

    Un récit chronologique de mes démarches pro-actives depuis début novembre serait difficile à écrire et chiant à mourir pour les lecteurs, d'autant que j'ai entamé diverses choses simultanément. Mais de toute façon, décrire mon premier cheminement administratif est long. Alors bon courage pour la lecture !

    CLD, PA, DCVP, BIEP, MOOC, CNFPT, ARGH

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    Ma première pensée a été d'obtenir un bilan de compétences de mon employeur. Le standard du rectorat sonnant désespérément dans le vide à toute heure de la journée, je contacte au pif le GRETA qui me renvoie au rectorat mais, victoire, via un numéro de téléphone direct. Là, on me rit un peu au nez quand je prononce "bilan de compétences". "Non Madame, votre employeur ne prend pas en charge cela, sauf peut-être pour une dizaine de cas graves dans l'année. Êtes-vous en grande difficulté ? Ah, vous essayez de l'éviter. Bien, je vous conseille de contacter d'abord votre inspecteur. Ah, c'est Schmilblick ? Alors oubliez ce que je viens de vous dire. Pourquoi ne pas appeler le DCVP ?"

    Le quoi ?!

    Le Département de Conseil en Vie Professionnelle. Il relève de la DRH. Vous ne connaissez pas ?

    Bah non...

    ► J'ai donc un rendez-vous avec une Conseillère en Vie Professionnelle mercredi 2 décembre. Bien.

     

    _________________________________________________________________________________________

     

    Parallèlement je m'inscris à un forum qui s'appelle "Quitter l'enseignement... ou pas"* et parcours plusieurs discussions où les membres affichent une litanie de sigles incompréhensibles dans leur profil, par exemple : Prof d'anglais, CMO, CLM, CLD, PA au CDI, PACD en secrétariat de collège, PACD autre secrétariat. J'en ai les cheveux qui tombent et je m'écorne les yeux à déchiffrer des centaines de messages, d'une pour découvrir des possibilités de parcours, et de deux pour espérer tomber sur la traduction de ces sigles barbares. Et donc, dans l'ordre d'apparition ci-dessus : Congé Maladie Ordinaire (celui-là, je viens tout juste de le décrypter en retournant sur le forum pour copier-coller la ligne), Congé Longue Maladie, Congé Longue Durée, Poste Adapté au Centre de Documentation et d'Information, et euh... le CD de PACD, ben je sais toujours pas ce que c'est.

    N'empêche que c'est là que se dessine un premier projet pour moi, qui permettrait soit une transition en douceur sans trop de pertes (on parle finances, là, hein), soit une vraie reconversion "définitive" si cela me plaît bien. Ce projet serait que l'on réévalue mon aptitude afin d'obtenir un Poste Adapté comme documentaliste en collège ou lycée, le temps de préparer (et réussir ?) le concours de Prof Documentaliste.
    J'y vois beaucoup de jolies choses : garder un contact plus serein avec les élèves, pas de copies et tout le tralala, sécurité de l'emploi, possibilité de rester créative (monter un blog de lecture-écriture, diriger un petit atelier de journalistes en herbe pour diffuser un journal de l'établissement, trouver des sorties ou des rencontres culturelles (théâtre par exemple)), exploiter mon goût bizarre pour l'archivage et le classement (je suis bordélique dans la vie, mais curieusement très capable d'organiser et ranger les affaires des autres - voir le répertoire des blogs !), et puis lire, faire de la veille documentaire à la fois pour les élèves mais aussi les collègues, avec lesquels je pourrais monter des projets transdisciplinaires. Le seul "petit" souci est que j'ai loupé l'inscription au concours à un petit mois près, et ne pourrai le présenter qu'au printemps 2017... Et alors que je sens monter une phobie de la reprise du travail, je m'interroge sur la période de 18 mois entre maintenant et l'obtention (hypothétique) du concours.

    ► J'ai donc un projet qui tient la route et me fait envie, mais lointain.

     

     _________________________________________________________________________________________

     

    Soupçonnant que le fameux Poste Adapté sous-entend un parcours médical (et j'ai bien eu confirmation avant-hier que c'est un médecin du travail puis un comité médical qui se prononcent sur la réévaluation des aptitudes à un poste), et parce que mon médecin traitant me diagnostique un syndrome anxio-dépressif réactionnel à une situation professionnelle, j'entreprends de contacter le Service Médical de mon administration.

    Oh

    My

    God

    CLD, PA, DCVP, BIEP, MOOC, CNFPT, ARGH

     

     

    Je vous épargne le déroulement détaillé de la chose. Visualisez juste qu'on m'a d'abord demandé de faire prendre le rendez-vous médical par mon chef d'établissement ou ma DRH, ce que j'ai refusé tout net, les cheveux dressés sur la tête et la lippe baveuse. Entre une demande hallucinante de faire remplir un certificat médical attestant de mon handicap (!!) et devant décrire l'historique de pathologies invalidantes (??!!), l'injonction de prendre rendez-vous par écrit, deux appels à des services non médicaux pour être correctement guidée, je décroche enfin le numéro de téléphone du bon médecin à voir, numéro que le premier service appelé aurait pu me donner directement !

    ► J'ai donc un rendez-vous avec le médecin conseil le vendredi 4 décembre. Bien.

     

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    Oscillant pas mal ces derniers jours de phases de paralysie physique et mentale en périodes volontaires et actives, j'ai aussi exploré le site  de la Bourse Interministérielle de l'Emploi Public (BIEP), celui  du Centre National de la Fonction Publique Territoriale (CNFPT) et me suis inscrite à des Massive Online Open Course (les MOOC, des formations en ligne ouvertes à tous).

    Bref, je combats une deuxième hydre au centre de ma tête, une hydre dont chaque tête pointe dans une direction différente, entre "attendre et voir", "envoyer des CV partout", "démissionner, vendre ma maison, me barrer", "rester sous la couette", "rester raisonnable", "admettre que je vis un échec" puis "refuser de voir cela comme un échec". Mais c'est moi qui la chevauche, cette hydre, de toute façon ! ^^

     

    * Inutile de vous fournir le lien vers ce forum car il faut en être membre pour accéder à tous les contenus.

     

     

    27 novembre 2015 | Quitter l'enseignement ? | Commenter (11)Retour aux articles récents


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