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    Véritable portrait de Monsieur Ubu, par Alfred Jarry (1896)Les acronymes du titre ne sont que quelques unes des têtes de l'hydre que je découvre peu à peu et tente de combattre pour d'abord découvrir le(s) chemin(s) possible(s) pour moi, et éventuellement le(s) dégager.

    Un récit chronologique de mes démarches pro-actives depuis début novembre serait difficile à écrire et chiant à mourir pour les lecteurs, d'autant que j'ai entamé diverses choses simultanément. Mais de toute façon, décrire mon premier cheminement administratif est long. Alors bon courage pour la lecture !

    CLD, PA, DCVP, BIEP, MOOC, CNFPT, ARGH

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    Ma première pensée a été d'obtenir un bilan de compétences de mon employeur. Le standard du rectorat sonnant désespérément dans le vide à toute heure de la journée, je contacte au pif le GRETA qui me renvoie au rectorat mais, victoire, via un numéro de téléphone direct. Là, on me rit un peu au nez quand je prononce "bilan de compétences". "Non Madame, votre employeur ne prend pas en charge cela, sauf peut-être pour une dizaine de cas graves dans l'année. Êtes-vous en grande difficulté ? Ah, vous essayez de l'éviter. Bien, je vous conseille de contacter d'abord votre inspecteur. Ah, c'est Schmilblick ? Alors oubliez ce que je viens de vous dire. Pourquoi ne pas appeler le DCVP ?"

    Le quoi ?!

    Le Département de Conseil en Vie Professionnelle. Il relève de la DRH. Vous ne connaissez pas ?

    Bah non...

    ► J'ai donc un rendez-vous avec une Conseillère en Vie Professionnelle mercredi 2 décembre. Bien.

     

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    Parallèlement je m'inscris à un forum qui s'appelle "Quitter l'enseignement... ou pas"* et parcours plusieurs discussions où les membres affichent une litanie de sigles incompréhensibles dans leur profil, par exemple : Prof d'anglais, CMO, CLM, CLD, PA au CDI, PACD en secrétariat de collège, PACD autre secrétariat. J'en ai les cheveux qui tombent et je m'écorne les yeux à déchiffrer des centaines de messages, d'une pour découvrir des possibilités de parcours, et de deux pour espérer tomber sur la traduction de ces sigles barbares. Et donc, dans l'ordre d'apparition ci-dessus : Congé Maladie Ordinaire (celui-là, je viens tout juste de le décrypter en retournant sur le forum pour copier-coller la ligne), Congé Longue Maladie, Congé Longue Durée, Poste Adapté au Centre de Documentation et d'Information, et euh... le CD de PACD, ben je sais toujours pas ce que c'est.

    N'empêche que c'est là que se dessine un premier projet pour moi, qui permettrait soit une transition en douceur sans trop de pertes (on parle finances, là, hein), soit une vraie reconversion "définitive" si cela me plaît bien. Ce projet serait que l'on réévalue mon aptitude afin d'obtenir un Poste Adapté comme documentaliste en collège ou lycée, le temps de préparer (et réussir ?) le concours de Prof Documentaliste.
    J'y vois beaucoup de jolies choses : garder un contact plus serein avec les élèves, pas de copies et tout le tralala, sécurité de l'emploi, possibilité de rester créative (monter un blog de lecture-écriture, diriger un petit atelier de journalistes en herbe pour diffuser un journal de l'établissement, trouver des sorties ou des rencontres culturelles (théâtre par exemple)), exploiter mon goût bizarre pour l'archivage et le classement (je suis bordélique dans la vie, mais curieusement très capable d'organiser et ranger les affaires des autres - voir le répertoire des blogs !), et puis lire, faire de la veille documentaire à la fois pour les élèves mais aussi les collègues, avec lesquels je pourrais monter des projets transdisciplinaires. Le seul "petit" souci est que j'ai loupé l'inscription au concours à un petit mois près, et ne pourrai le présenter qu'au printemps 2017... Et alors que je sens monter une phobie de la reprise du travail, je m'interroge sur la période de 18 mois entre maintenant et l'obtention (hypothétique) du concours.

    ► J'ai donc un projet qui tient la route et me fait envie, mais lointain.

     

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    Soupçonnant que le fameux Poste Adapté sous-entend un parcours médical (et j'ai bien eu confirmation avant-hier que c'est un médecin du travail puis un comité médical qui se prononcent sur la réévaluation des aptitudes à un poste), et parce que mon médecin traitant me diagnostique un syndrome anxio-dépressif réactionnel à une situation professionnelle, j'entreprends de contacter le Service Médical de mon administration.

    Oh

    My

    God

    CLD, PA, DCVP, BIEP, MOOC, CNFPT, ARGH

     

     

    Je vous épargne le déroulement détaillé de la chose. Visualisez juste qu'on m'a d'abord demandé de faire prendre le rendez-vous médical par mon chef d'établissement ou ma DRH, ce que j'ai refusé tout net, les cheveux dressés sur la tête et la lippe baveuse. Entre une demande hallucinante de faire remplir un certificat médical attestant de mon handicap (!!) et devant décrire l'historique de pathologies invalidantes (??!!), l'injonction de prendre rendez-vous par écrit, deux appels à des services non médicaux pour être correctement guidée, je décroche enfin le numéro de téléphone du bon médecin à voir, numéro que le premier service appelé aurait pu me donner directement !

    ► J'ai donc un rendez-vous avec le médecin conseil le vendredi 4 décembre. Bien.

     

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    Oscillant pas mal ces derniers jours de phases de paralysie physique et mentale en périodes volontaires et actives, j'ai aussi exploré le site  de la Bourse Interministérielle de l'Emploi Public (BIEP), celui  du Centre National de la Fonction Publique Territoriale (CNFPT) et me suis inscrite à des Massive Online Open Course (les MOOC, des formations en ligne ouvertes à tous).

    Bref, je combats une deuxième hydre au centre de ma tête, une hydre dont chaque tête pointe dans une direction différente, entre "attendre et voir", "envoyer des CV partout", "démissionner, vendre ma maison, me barrer", "rester sous la couette", "rester raisonnable", "admettre que je vis un échec" puis "refuser de voir cela comme un échec". Mais c'est moi qui la chevauche, cette hydre, de toute façon ! ^^

     

    * Inutile de vous fournir le lien vers ce forum car il faut en être membre pour accéder à tous les contenus.

     

     

    27 novembre 2015 | Quitter l'enseignement ? | Commenter (11)Retour aux articles récents


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    Avant

    Le désir de changer de métier ne m'est pas tombé dessus le 1er novembre 2015. J'en parlais depuis quelques années mais je m'arrêtais rapidement dans la réflexion parce que celle-ci avait fait une boucle sur elle-même en quelques minutes, bloquée par la conviction que je ne savais rien faire d'autre - même si ma spécialisation en Anglais (et avec une licence de Traduction Littéraire en poche) semble m'ouvrir des dizaines de portes (le tourisme, le secrétariat, la traduction...) et m'a déjà offert l'opportunité de travailler pour un archéologue (traductions pour une exposition sur la civilisation maya), de faire la mono pendant une grosse quinzaine d'années pour des organismes de séjours linguistiques, d'aider un voisin créateur de sites web à traduire toute l'interface d'un site de vente aux enchères ou encore de créer tous les contenus du logiciel ludo-éducatif Adi Anglais Collège (version de 2000).

    Mais sinon, quoi ? Je tournais en rond et faisais peu de recherches, n'en parlais guère, jouais avec des idées qui se baladaient dans ma tête le temps d'une mauvaise journée au collège.

    De plus, je traînais toujours ce sentiment fortement ancré en moi depuis... longtemps de ne pas être compétente. Quoi, j'étais déjà une prof très moyenne, que pourrais-je espérer et faire de mieux ! Eeeeh oui, votre hôtesse a toujours manqué de confiance en elle et se fait même l'impression parfois d'une parfaite imposture ! Tout ce que j'entreprenais et terminais, je le terminais en sachant que j'aurais pu faire mieux ! C'est chiant, à la longue... Et ça n'aide pas beaucoup à envisager un avenir autre.

    À la recherche de la sortie -1

     

    Automne 2014

    Le besoin de faire autre chose commence à picoter sérieusement. Cette fois-ci, je cherche mieux, je réfléchis à mes compétences, à ce que j'aime faire, et à ce qui semblerait accessible en continuant d'enseigner. Se dégagent alors pour la première fois des compétences, des envies et des possibilités :
    - j'aime écrire, j'écris bien
    - je peux me montrer pugnace et persuasive
    - j'ai une assez bonne qualité d'écoute et d'empathie
    - j'ai besoin d'aider, de me sentir utile, aussi utile que lorsque j'enseigne (si si)
    - j'ai besoin de contacts, d'un métier qui me ferait partir un peu sur les routes
    - il vaudrait mieux éviter un travail qui me ferait passer un temps fou à l'ordinateur, j'y passe déjà trop d'heures chaque jour ! (exit l'idée de faire de la traduction, donc)

    De tout ça émerge une activité qui me plairait bien : écrivain public.

    Je fouine, me renseigne sur le web et opte pour une première formation au CNED, tout en angoissant un petit peu à l'idée de me lancer ensuite dans l'auto-entreprenariat.

    400 euros plus tard, je lis d'abord la partie du cours s'attachant à décrire le métier d'écrivain public sous tous ses aspects et découvre que j'en sais davantage que le document, dont certaines références remontent à 2001 alors que la profession a beaucoup évolué depuis ! Je suis furax, et, prise dans mon année scolaire où je fais 3 heures supp et ai repris le collier de Prof Principale avec un électron libre à gérer quotidiennement, j'oublie peu à peu que j'avais un projet.

    À la recherche de la sortie -1

    1 : Ça y'est, tu as une idée pour ton projet ? - Non, j'attends l'inspiration.
    2 : La créativité, ça ne se commande pas comme on ouvre un robinet, faut être dans les bonnes dispositions.
    3 : Quelles dispositions ? - La panique de dernière minute.

     

     

    26 novembre 2015 | Quitter l'enseignement ?Commenter (2) Retour aux articles récents


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