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En plus de tomber sur des messages anti-végé, mes petites recherches sur le végétarisme m'ont confrontée à un drôle de délire, celui de nommer très précisément toutes ses formes. Je subodore qu'une recherche sur tous les termes désignant exactement les phobies existantes me ferait délirer encore davantage, arrêtons-nous tout de même, si vous le voulez bien, à ce tout petit glossaire de l'alimentation de ceux qui s'interrogent sur la consommation de viande.
Stricto sensu, le végétarisme devrait désigner la consommation exclusive de végétaux. Cependant, dès l'apparition du mot anglais vegetarian dans l'Angleterre du début du XIXè siècle, il est admis que le végétarien peut également consommer des sous-produits animaliers (œufs, lait, fromage...), bien que le Imperial Dictionary de 1854 donne deux définitions, celle citée ci-dessus, et la 2è : "One who maintains that vegetables constitute the only proper food for man." (Celui qui soutient que les végétaux constituent la seule nourriture qui convient à l’homme.)
De nos jours, les choses semblent désormais plus claires.
Végétarisme - Régime alimentaire excluant toute chair animale (viande, poisson), mais qui admet en général la consommation d'aliments d'origine animale. Cela dit, certains dictionnaires ajoutent la dimension éthique de ce choix en précisant en fait : Doctrine diététique, consistant dans l’abstention de tout aliment qui ne peut s’obtenir que par la destruction d’une vie animale (excluant de fait l'usage de gélatine ou de présure obtenues uniquement par la mort de l'animal).
Végétalisme - Régime alimentaire excluant tout aliment d'origine animale.
Mais pour toutes sortes de raisons d'ordre religieux, culturel, historique et plus récemment écologique, les choses semblent s'être compliquées, et je découvre alors toute une brochette de bœuf termes et autant de comportements éthico-alimentaires :
Ovovégétarisme - ne pas manger de produits animaux, ni de produits laitiers mais on peut consommer des oeufs.
Lactovégétarisme - ne pas manger de produits animaux mais on peut consommer les sous-produits d'origine animale sauf les oeufs.
et donc Ovolactovégétarisme - ne pas manger de produits animaux mais on peut consommer les produits d'origine animale, c'est-à-dire les œufs et les produits laitiers. En fait, seule la viande est exclue du régime.
Pescovégétarisme (ou Pescétarisme) - ne pas manger de viande mais on peut consommer du poisson ainsi que les sous produits d'origine animale.
Pollotarisme (de l'espagnol pollo = poulet) - Régime alimentaire excluant les chairs animales sauf la chair de volaille.
Et le petit dernier, datant du début de notre siècle et salué en 2003 comme le néologisme le plus utile de l'année par l'American Dialect Society...
Flexitarisme !
T'sais quoi ? J'ai pas envie de te dire tout de suite ce que c'est et je te mets au défi de m'esspliker le régime alimentaire du flexitarien, de manière aussi précise que possible. T'as 24 heures, et sache que Google n'est pas ton ami. Si tu triches ...
Je terminerai ensuite l'article (non, il est pas fini, là !)
Lors donc, les flexitariens sont des personnes qui sont principalement végétariennes mais qui, dixit Wikipedia - et vous l'aurez deviné - parfois, mangent viande, poisson et autres "produits animaliers". Selon les circonstances, un flexitarien peut manger végétarien ou végétalien chez lui, mais manger des plats incluant de la chair animale lors d'occasions particulières comme aller au restaurant, lors de repas en famille ou chez des amis. Un flexitarien est donc, par définition, un omnivore.
Il s'agit surtout de prendre conscience qu’on a donné trop de place à la viande et que ces excès ont des conséquences sur la planète et sur notre santé. Les pratiquants du flexitarisme s'imposent donc des contraintes alimentaires plus souples que celles des végétariens, et ce pour différentes raisons comme des raisons de santé, le souhait d'un traitement plus juste des animaux, le lien social avec les omnivores, ou des préoccupations environnementales, ou combiner toutes ces raisons.
J'avais oublié le frugitarisme, où l'on ne mange que des fruits pour ne pas trop détruire les plantes. Bon, là, je déconnecte mon cerveau, passke fô pas déconner non plus, on est en plein dans le fameux "Cri de la carotte" !
Et les "vegans" ?
Hop, en direct d'un forum sur le végétarisme ► Vegan : terme anglo-saxon, souvent traduit par "végétalien" en français. Seulement, un vegan, en plus d’être végétalien, n’utilise aucun produit d’origine animale dans toutes les facettes de sa vie. Que ce soient ses habits, chaussures, produits cosmétiques, objets divers, agriculture, loisirs, etc.. Il n’utilise donc ni cuir, ni laine, ni fourrure, ni cire d’abeille, ni produits testés sur les animaux, etc.. Un vegan n’accepte d’utiliser dans sa vie, que des produits non-issus de la souffrance d’un animal : végétaux, minéraux ou micro-organismes (non-testés sur les animaux).Je me suis bien amusée en rédigeant cet article, parce que mon correcteur automatique il a tout souligné en rouge partout !
Et pour les anglophones, on termine avec un peu d'humour encore
24 novembre 2015 | Devenir végétarienne | Comments (3)
9 commentaires -
Au préalable, pour ne pas revenir sur les raisons profondes de cette "démission" en gestation - j'aime mon métier, tous les moments en classe*, les élèves, la créativité qu'il me permet avec eux.
mais...
Je ne peux plus, mais alors vraiment plus, supporter tout ce qui y est périphérique* :
- la pression de certains parents,
- les réunions dont la fréquence va crescendo tandis que leur efficacité va diminuendo,
- l'amoncellement des tâches que l'on nous demande sans bonification salariale,
- les corrections de copies,
- l'exigence de savoir gérer les dyslexiques, les dysgraphiques et autres dys- trop souvent sans aucune formation concrète,
- l'auto-formation à des outils numériques qu'on nous impose,
- les réformes qui s'empilent sans jamais en faire le bilan (puisqu'on change de ministre, quoi, tous les 3 ou 4 ans (tout juste un cycle de collège), le nouveau balayant l'ancien),
- l'évolution de la société dont les pires aspects rentrent dans nos salles de classe sans prévenir (téléphones portables dont la confiscation te fait toujours craindre de déclencher des crises d'épilepsie, Google qui fait le travail donné à la maison...),
- le fait qu'on n'en finit jamais, jamais, de penser au travail... Quoique je fasse dans ma vie quotidienne (regarder un film, une série, un documentaire, me promener en ville, dans un musée ou un champ, lire un article, un livre, un poème, surfer sur le web en me laissant porter de clic en clic, discuter avec des amis ou sur un forum, cuisiner, chanter, écouter de la musique...) tout devient le possible contenu d'un cours - oh c'est bien, c'est sans doute la preuve à la fois d'une curiosité et d'une créativité intéressantes, mais je n'ai même pas envie de décrire la frustration parfois teintée de culpabilité de ne pas mener plus d'une idée sur 100 à terme.Tout ceci est minant.
Ça suffit.
* J'ai rendu à nouveau accessibles quelques anciens articles témoignant des bons et des moins bons moments dont je parle. La liste est dans la présentation de la rubrique Quitter l'enseignement ?
Des moments de découragement assez angoissant, suffisamment au point de m'interroger de plus en plus sérieusement sur mon devenir dans le métier, il y en a eu d'autres, bien sûr. Mais depuis 2009/2010, ils sont de plus en plus fréquents, de plus en plus tôt dans l'année, et de plus en plus intenses. Puis...
Toussaint 2015
Je vais plutôt bien. Ma rentrée s'est bien passée, j'ai instauré de nouvelles "astuces" avec pour mot d'ordre quasi-inconscient (que je n'ai verbalisé que fin octobre en discutant avec mon amie Patricia, également prof) : "Pacte de non-agression envers moi-même".♦ À l'entrée en classe, les élèves savent qu'ils disposent de quelques minutes (entre 2 et 5) de "liberté" : finir une discussion, ou un exercice d'anglais avec un camarade, emprunter ou rendre un livre dans la mini-bibliothèque que j'ai installée au fond de la classe, venir me faire part d'un oubli ou me poser une question, lire, dessiner, laisser passer une émotion négative suite au cours précédent (échec à un contrôle, punition, prise de bec avec le prof...).
♦ Puis je fais sonner doucement une clochette pour avertir que dans les secondes suivantes, je réclame leur attention. J'utilise cette clochette plusieurs fois par heure, dès que j'ai besoin de leur attention pleine et entière à l'issue d'un travail en groupe, ou pour signaler que l'évaluation prend fin, ou quand le niveau sonore dépasse le niveau raisonnable de celui de 6 groupes au travail.
♦ J'ai également assemblé les tables en îlots de 5 pour faciliter le travail de groupe.
♦ J'ai installé des trieurs, un par classe, pour que les élèves de retour d'une absence puissent récupérer les documents utilisés tel ou tel jour, sans que je les ai perdus entre-temps ou que cela interrompe le cours.
♦ J'ai mis des fournitures à leur disposition : trombones, gommes, crayons, stylos de couleur, règles, ciseaux, colle, Post-It... Ils savent qu'ils n'ont pas besoin de demander la permission pour aller se servir quand c'est nécessaire.
♦ J'ai créé un blog où chaque classe a accès à la leçon du jour sous forme audio, assortie de petits exercices audio d'apprentissage et d'auto-évaluation. C'est donc chaque soir ou presque que je me presse d'enregistrer ces petits fichiers, car non, je ne fais pas toujours de leçons strictement identiques d'une classe à l'autre d'un même niveau, notamment parce que certaines leçons se construisent sur les apports des élèves eux-mêmes durant le cours.
► Résultat : les élèves apprécient tout ce que j'ai mis en place, le blog a un très bon taux de fréquentation, et comme j'ai activé les statistiques pour chaque fichier audio depuis Archive-Host, où je les héberge, je sais qu'en gros, 85% des élèves s'en servent. Yo ! En classe, je n'ai presque plus ce sentiment d'être une grenade dégoupillée ou une sorcière prête à ricaner ou hurler... Non, franchement, ça va !
Et puis durant les vacances de la Toussaint, tandis qu'approche le moment du retour en classe, je ne "bouge pas". Le dimanche soir, veille de la reprise, je m'affole un peu, mais j'ai l'habitude de travailler dans l'urgence, il semble même que je sois davantage performante. Je m'y colle, et je vis alors une sensation physique très déroutante, flippante, du cerveau vide. Dès que j'essaie de me concentrer sur mon travail, le cerveau se bloque. Rien. Rien. Pas envie, pas capable. Je me couche en me rassurant, après tout je ne travaille pas le lundi matin, je vais bien réussir à organiser tout ça !
Que nenni... Enfin si, un peu. En fait, les cours de la semaine sont prêts, me reste à imprimer des trucs, ranger des papiers, vérifier ceci, cela.
Migraine. Violente.
Quand je vois le médecin le mardi, je ne me reconnais pas des masses. Je suis super agitée, la poitrine et la gorge serrée, je me sens vidée, crevée. Et je déclenche une nouvelle migraine en direct dans son cabinet.
Après un premier arrêt d'une semaine, c'est pire. Il est très clair que je recommence une crise du métier et cette fois-ci c'est dit, je vais arrêter ! Mais j'ai juste l'impression d'être au pied d'un escalier de la taille de l'Everest. Et je suis vraiment déroutée de cette réaction que je ne contrôle pas alors que tout semblait avoir bien commencé !
Me voilà donc en arrêt jusqu'au 18 décembre pour me reposer, retrouver mes esprits, me calmer, et commencer de construire autre chose.
Commence le parcours de "Qu'est-ce que je peux faire ?"
23 novembre 2015 | Quitter l'enseignement ? | Commenter (10)
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