-
Visite surprise
Un Dimanche de l’hiver 2003-2004, un ancien voisin que je connaissais à peine, passe me dire bonjour. Je lui propose de boire un verre, il vient de m’apprendre qu’en fait, il s’est séparé de sa copine. Zut, c’est toujours triste d’entendre que les gens se séparent. Il accepte le verre et appelle son copain (y’avait un copain ?) resté dans la voiture avec son fils (au copain).
A peine le verre convivial entamé, l’ex appelle sur son portable, apparemment y’a un malentendu, et dans les secondes qui suivent, le costaud se met à HUR-LER des insanités, des « connasse » bien sentis, des « va te faire foutre » épicés dans ma maison. Au troisième coup de fil, je lui demande de couper son portable. Dans ses explications du pourquoi du comment de la rupture, l’homme s’évertue à répéter qu’il n’est pas macho pour un sou et aussi, que ce qui compte pour lui dans une relation, c’est le RES-PECT.
Je me tais et sirote mon verre de Bourgogne en rêvassant à la petite salade de pois chiches que je venais de me préparer, et à la tranquille soirée créative que je m’apprêtais à passer. Le copain, il est gentil. J’avais renversé de l’eau juste avant leur arrivée, il marche direct dedans avec ses chaussures pleines de boue. C’est pas grave. Puis il m’explique de but en blanc qu’heureusement qu’il a toujours des copains pour faire les trucs de base avec son fils, parce que lui, il sait pas; il me détaille la couche de « merde » que son petit avait aux fesses l’après-midi même, heureusement, y’avait les copains. Intriguée, je pense qu’il est divorcé ou même veuf, je compatis à l’avance. Non, pas du tout. Le petit de 4 ans escalade le canapé, pousse des cris, tire sur les poils d’Ursule. Les deux copains parlent de trucs les concernant, de temps en temps s’intéressent à ma présence (« Et toi, comment ça va? », trois fois quand même), l’ancien voisin ressasse sa rupture, le petit hurle, Ursule grogne (Ursule grogne?! C’est nouveau!), le copain va aux toilettes en traînant sa boue…
Ma nature généreuse finit par me faire défaut, je ne propose même pas une resucette. De toute façon, ils ont picolé toute la journée, ils le disent, ça se sent, ça se voit. Comme le copain a oublié quelque part dans le Gard les clés de sa maison dans l’Hérault, ils finissent par repartir. Echange de numéros de téléphone avec l’ancien voisin : chouette ! Enfin un numéro de mec dans ma poche …
à écouter ensuite, Lynda Lemay chantant « La visite », caustique et drôlement bien vu. Prenez deux minutes…
9 janvier 2013 | Gaffes, bévues... | Commenter (2)
Tags : visite surprise, public
-
Commentaires
J'essaye de rester très zen, mais dedans ça bout et me donne parfois des envies de .... taper? hurler? Ces trucs devraient rester ce qu'ils sont : un accessoire pratique et utile en cas de panne le soir au fond des bois ...
Ce type arrive chez toi et au lieu de poursuivre l'échange, il saute sur cette horreur, se met à parler et à gueuler. Désolé, c'est de l'impolitesse.
Une fois, mon éditeur m'avait laissé son numéro de portable pour que je lui donne un coup de fil. Je ne l'avais pas fait, attendu qu'il soit de retour à son bureau. "Pourquoi tu ne m'as pas donné un coup de fil avant ?" fit-il. "Parce que je sais qu'en sonnant dans un lieu public, tu aurais emmerdé quelqu'un avec mon appel." Pouah Pouah Pouah !
Ben bien sûr que c'est un goujat, hélas je suis bien élevée et plutôt non-violente, je lui ai demandé de fermer sa mouille et son portable qu'à la 3è fois, ce qui me servira d'expérience pour une prochaine fois.
C'était il y a 10 ans, j'espère avoir gagné en fermeté depuis :) Je sais en tout cas que je pose mes limites plus clairement maintenant.
Je ... hais ... les téléphones portables, la fausse nécessité absolue que la plupart des gens lui attribuent, l'obligation de désormais répondre dans l'instant ... toussa ....
Bonne journée Mario!
Ajouter un commentaire
Ces téléphones sont une plaie sociale.